DI-MEH – MEK+OUB

2021, Di-Meh est de retour plus fort que jamais. Il sort son tout premier album, Mek+oub, et on voit qu’il maîtrise totalement ses supers-pouvoirs. Son dernier projet Fake Love remonte à 2019, depuis le rappeur suisse se laisse une pause pour nous offrir un album plus mûr et plus abouti que tout ce qu’il a pu proposer. Le projet est produit presque intégralement par Klench Poko, ce qui donne une certaine cohérence à l’album et qui permet de plonger dans son univers. Fidèle à sa réputation de freestyleur, Di-Meh nous régale avec de belles performances techniques une fois de plus, avec une palette de flows et de schémas de rimes impressionnants. En effet, en l’espace de deux ans, on a pu apercevoir le rappeur suisse sur OKLM Radio, Le Réglement ou encore sur Skyrock aux côtés de son acolyte Lomepal, pour le planète rap de ce dernier. Si certains doutaient encore du niveau de rap de Di-Meh, il met tout le monde d’accord sur son nouveau projet.

 

Mek+oub, la confirmation du rappeur

 

Le rappeur suisse met la barre très haute en termes de performance, on ressent le rap purement scientifique, avec cette volonté de montrer qui est le meilleur, notamment sur des morceaux comme Automatique, Bleu Pâle ou encore Planète des singes. Avec ce premier album Di-Meh passe un cap, si les deux volumes de Focus ou Fake Love étaient bons, Mek+oub est encore meilleur. Il sagit là d’un album coloré qui commence avec un accident de skate, on y retrouve un Di-Meh explosif, bouillant qui part dans tous les sens mais avec une certaine maîtrise qui pouvait parfois manquer sur les projets précédents. On peut retrouver un morceau avec Lefa, qui saccorde bien avec l’égotrype soigné présent dans tout lalbum. En plus de cette confirmation technique, le projet est particulièrement bien produit, on ressent une véritable alchimie entre lartiste et Klench Poko, le producteur référent du projet. Chaque prod est différente mais on y retrouve toujours lADN explosif de Di-Meh, et cest pourquoi le produit final est très coloré et cohérent. Il n’y a pas vraiment d’interludes, mais à la fin de certains morceaux, on assiste à un dialogue entre le rappeur suisse et un passant algérien qui nous permet de respirer et de mieux comprendre lhistoire de Mek+oub.

 

Mek+toub, le nouveau Di-Meh

 

 

On pourrait traduire Mektoub par ce qui est écrit, par le destin. Cela explique pourquoi Di-Meh parle tant dans ces 16 titres de son parcours, et de son rapport avec le rap. On a là un nouveau Di-Meh, plus confiant, plus fort et surtout plus introverti. On comprend mieux pourquoi on pose l’étiquette dalbum sur ce projet. Le rappeur aborde des thèmes beaucoup plus personnels, que ce soit son enfance, lamour et toute cette histoire de destin. De plus, on assiste à un véritable retour à ses origines, que ce soit par les prods, ou par les moments de dialogue qui font office d’interludes. D’ailleurs, il aborde même sa musique différemment avec des mélodies beaucoup plus prononcées et des refrains quon pourrait qualifier mainstream comme Mektoub le titre éponyme, mais encore Holala ou Gâtée. Et ça fait du bien dentendre un Di-Meh encore plus affirmé, avec une maîtrise de la mélodie encore plus prononcée, et une mélancolie qui lui va si bien. La connexion avec Vladimir Cauchemar est très intéressante, le morceau Full Drip parle de lui-même. Et si lon a vu récemment son entourage se confirmer, que ce soit Lomepal, Makala ou Slimka, il nest pas difficile dimaginer Di-Meh sur la grande affiche et conquérir le grand public. On la dailleurs vu sur son clip 4×4 diplomatique, premier extrait de son album, il est bel et bien en train de passer un level. S’ il na plus rien à prouver en tant que rappeur suisse, le rap francophone na qu’à bien se tenir. On lui souhaite le meilleur et tout devrait lui sourire, sil continue de suivre son Mektoub. 

 

 

L’album est d’ores et déjà disponible sur toutes les plateformes

 

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